L’année 2021, qui s’écoule, a confirmé l’entrée du digital dans une nouvelle ère. Il s’agit d’une ère :
- beaucoup plus mature avec des consommateurs, qui ont désormais leurs repères en ligne
- où les nouvelles générations imposent leur façon de vivre et de consommer
- où le digital n’est plus une option mais une partie intégrante de nous
- où le digital se mondialise (et s’uniformise) dans sa façon de le consommer
2022 n’a aucune raison d’inverser cette tendance. En toute modestie, je te partage mes prévisions pour cette nouvelle année. N’hésite pas à me partager ton point de vue et à me dire ce que tu vois venir pour cette année. Je te souhaite une excellente fin d’année.
👉 TikTok devient mainstream
En 2021, les téléchargements de l’appli TikTok ont dépassé ceux d’Instagram. Chez les jeunes, le temps passé sur TikTok est supérieur à celui passé sur Insta.
TikTok attire désormais des créateurs de contenu dans des domaines, qui intéressent toutes les générations (food, travel, humour, media, tech, nft, tuto, etc.).
En 2022, de plus en plus de personnes devraient dire « Je viens de créer un compte sur TikTok ».
Les marques suivront logiquement si elles veulent toucher leur communauté.
👉 Le duopole Facebook/Google va perdre de sa superbe
Les deux plateformes continueront de garder la part majoritaire des dépenses publicitaires en ligne. Cependant, elles ne devraient plus capter toute la croissance des investissements digitaux.
Plusieurs explications :
❎ Il est désormais acquis que le temps passé sur les plateformes numériques est éparpillé (Instagram, TikTok, FB, Snapchat, Youtube, Pinterest, etc.). Par conséquent, les annonceurs vont sûrement s’aventurer vers de nouveaux terrains (TikTok notamment. L’essor du e-commerce pourrait bénéficier à Pinterest).
❎ L’administration Biden aux US semble lassée par le jeu d’innocence menée par les deux géants depuis trop d’années. Les fuites de Frances Haugen ont créé l’affaire de trop et on parle de sanctions importantes à venir pour certains dirigeants (chez FB).
Cela pourrait entraîner une prise de conscience chez les annonceurs, qui découvriront également combien ils n’auraient pas dû leur faire aveuglément confiance dans la data et la relation client.
❎ Il va être mainstream que Facebook c’est ringard (en France au moins).
❎ Puisque les GAFAM ont bouffé tout le monde, il faut bien qu’ils s’attaquent entre eux.
On a vu cette année dans le combat Apple vs. Facebook combien les GAFAM restent dépendants entre eux malgré leur volonté de créer des « walled gardens ». Si Google semble plutôt « à l’abri » avec un écosystème bien verrouillé grâce à Chrome, Gmail et Youtube, il pourrait cependant subir la concurrence d’Apple dans le Search, en plus de celle de TikTok sur le format Vidéo.
👉 Les marques deviennent des media et des « personnes » à part entière
Plusieurs arguments :
❎ Déjà très présent chez les générations Z, l’indifférence, voire le mépris à l’égard de ce qui est « promu » se généralise. La pub à l’ancienne comme on la connaît en TV n’influence plus autant les consommateurs. Par conséquent, les marques doivent se mouiller pour rentrer dans le quotidien de leurs audiences.
Comme les consommateurs se montrent de plus en plus engagés dans leurs achats, les marques devront également se montrer alignées avec leurs façons de vivre ou de penser. ✅ Les canaux traditionnels (print, tv, radio) perdent de leur autorité naturelle. Les annonceurs ont compris que leur communication numérique ne pouvait plus être une simple extension de ces canaux.
Les marques doivent donc désormais se considérer comme des media à part entière capables d’attirer l’attention de leurs audiences avec une ligne éditoriale cohérente.
👉 La création de contenu fera entièrement partie du marketing
Comme vu précédemment, la frontière entre publicité et organique disparaît. Pour les entreprises, la création de contenu devient donc un enjeu majeur. Et ce contenu doit faire partie d’une stratégie cohérente intégrée aux équipes acquisition.
👉 Le poids croissant des influenceurs et des communautés
S’il est de plus en plus difficile de « pousser » à l’achat, les marques vont devoir trouver des relais pour se faire connaître. Les communautés, dans lesquelles une multitude d’influenceurs créent rapidement un effet de réseau, devraient en bénéficier massivement.
👉 Les entreprises se réapproprient la data
Sur ce point, je suis partagé entre un espoir et une tendance. Google et Facebook ont fait très mal à l’analyse. Gavées de données, les entreprises ne la lisent plus et font confiance aux deux géants pour juger la performance de leurs dépenses publicitaires.
J’espère qu’on va voir émerger des solutions plus neutres, plus exploitables pour faire du Google Analytics. Si la réputation des deux géants est mise à mal, cela pourrait se produire dès 2022. Avec des investissements engagés sur plusieurs plateformes, il sera également plus difficile pour Google et Facebook d’imposer leur modèle propriétaire de reporting.